Trophée du champion: Bordeaux - Lyon
Trophée du Champion : Bordeaux reçoit Lyon en ouverture de la saison 2008 / 2009.
Le trophée des champions qui oppose depuis maintenant 6 ans
l’Olympique Lyonnais au vainqueur de la Coupe de France revêt cette année un
intérêt tout particulier. L’OL, qui vient de signer un doublé historique,
affrontera en effet son dauphin de la saison passée et ce match qui sert
habituellement de dernier match de préparation aux Lyonnais va certainement
enfin retrouver sa vocation initiale : lancer la saison.
Un staff remanié, une
équipe remodelée
Le traditionnel shopping en ligue 1 de JMA offre cette année
un visage jeune et séduisant : Lloris, Pjanic, Ederson et Makoun sont de
jeunes joueurs talentueux dont on attend qu’ils confirment les espoirs placés
en eux.
L’arrivée de Claude Puel en tant que manager général peut
permettre l’éclosion de ces talents. L’historique milieu défensif monégasque
fait confiance aux jeunes et il a réalisé la post-formation de quelques
talents : Philippe Christanval, John Riise, Willy Sagnol à Monaco, Eric
Abidal, Jean II Makoun, Yohan Cabaye entre autres à Lille.
Claude Puel a surtout la réputation de savoir tirer la
quintessence d’un groupe, qu’il s’agisse de magnifier un très bel effectif
comme à Monaco (Sagnol, Barthez, Simone, Trezeguet, Giuly, Gallardo) champion
en 2000 ou de former une équipe solide en privilégiant le résultat à la manière
comme à Lille, 2ème en 2005, 3ème en 2006, 7ème
en 2008 avec des effectifs limités en qualité et en quantité.
On a hâte de voir quel jeu il arrivera à mettre en place
avec l’effectif le plus riche de ligue 1 et on lui souhaite de redonner un peu
de panache à cette équipe Lyonnaise qui en a parfois manqué l’an passé malgré
le meilleur résultat de leur histoire.
Coté recrues, la pression sera sans aucun doute sur les
épaules de Hugo Lloris : il est le seul des quatre à savoir qu’il sera titulaire et surtout, il remplacera un
monument de l’effectif lyonnais, Grégory Coupet sept fois champion de France et
gardien de l’équipe de France.
L’objectif pour ce jeune mais expérimenté gardien de but (21
ans, 72 matchs en ligue 1) sera de remplacer Coupet dans les buts lyonnais et
certainement à moyen terme sous le maillot bleu. Nulle doute qu’il a le talent,
l’intelligence et l’environnement pour y parvenir.
Concernant Jean II Makoun, Miralem Pjanic et Ederson, la
situation est plus complexe. Le milieu de terrain lyonnais est déjà très fourni
avec Bodmer, Juninho, Kallstrom (en partance…comme l’été dernier !),
Toulalan et le retour de Fabio Santos.
L’euro de Jérémy Toulalan (tout comme sa saison passée) ne
laisse aucun doute sur son statut de titulaire et Juninho semble déterminer à
finir en beauté, il ne reste donc, a priori, qu’une place au milieu de terrain
pour les Makoun, Bodmer (auteur d’une très bonne saison l’an passé en tant que
défenseur central puis comme milieu relayeur), Ederson et Pjanic.
Cependant la polyvalence de ces joueurs (à l’exception de
Makoun) devrait leur permettre de trouver du temps de jeu et on peut attendre
d’un fin tacticien comme Puel qu’il fasse évoluer le classique 4-3-3 Lyonnais.
Coté départs, on notera surtout la vente pour 1,5 ( !!)
millions d’euros de Grégory Coupet à l’Atletico Madrid et la place vide qu’il
laisse dans les cages.
Pour le reste JMA a fait valoir son habituel sens de la
négociation en récupérant 8 millions d’euros pour Loîc Rémy (parti à Nice),
auteur d’une bonne demi-saison avec Lens mais qui n’a jamais vraiment eu de
temps de jeu à Gerland et 12 millions d’euros pour le très talentueux (mais
très peu utilisé) Hatem Ben Arfa, qui ira désormais traîner son excellent
caractère du coté de la canebière.
La défense centrale est quant à elle en question :
Patrick Muller est en partance (et s’il reste…ben c’est Patrick Muller !),
Sébastien Squillacci a rejoint Julien Escudé au FC Séville (pour 6,5 millions
d’euros) et Cleber Anderson est reparti au Brésil, à Sao Paulo.
Claude Puel va donc devoir fournir un lourd travail de fond
pour former un bloc solide avec un nouveau (et jeune) gardien, une défense
centrale qui compte à ce jour seulement deux éléments (Cris, Boumsong…), un
latéral droit qui quittera certainement le club (Clerc et Réveillère ne veulent
plus cohabiter), un milieu de terrain très (trop ?) fourni et une attaque
où les questions se posent : Benzema va-t-il confirmer ? Fred va-t-il
se relancer ? et quid de Baros, de retour de prêt ? Quant à Govou, il
est sur le départ comme chaque année depuis 2002… Son remplçant est déjà lui
puisqu’il s’agit de Cesar Delgado, arrivé en Janvier dernier et très peu
utilisé malgré quelques bonnes prestations lors de ses entrées en jeu.
Des matchs amicaux
laborieux
Yannis Tafer et Lamine Gassama, vous connaissez ? Il
s’agit du meilleur buteur et du joueur le plus utilsé par Claude Puel lors des
deux matchs de préparation face à Nîmes (3-2) et au Rapid Bucarest (1-2).
Ces noms ont plus valeur de symbole que d’indication pour la
saison à venir mais il convient de noter que le retour tardif des
internationaux pourrait constituer un sérieux handicap pour le début de saison
des Lyonnais.
Pronostic : 1-0
L’effectif bordelais comptant moins de joueurs présents à
l’euro, les lyonnais souffriront certainement d’un déficit de préparation.
Les Bordelais sauront tirer les enseignements de la double confrontation face aux Lyonnais (1-3 à Chaban-Delmas, 4-2 à Gerland) et seront plus avancés dans leur préparation.
L’étoffe d’un champion…
Après une première saison réussie, Laurent Blanc a complété
un effectif de qualité (voir la revue d’effectif) par le chassé-croisé de deux
« vieux » et deux espoirs. S’appuyant sur un système de jeu qui a permis
aux Bordelais de faire preuve d’une redoutable efficacité lors de la phase
retour (13 victoires, 3 nuls, 3 défaites), le « Président » compte
bien mettre fin à l’hégémonie lyonnaise, déjà mise à mal en fin de saison
dernière.
Organisé en 4-1-3-2, avec une animation offensive où trois
milieux (parmi Wendel, Alonso, Fernando, Gourcuff, Jussiê et Gouffran)
disposent d’une grande liberté, Bordeaux présente à la fois les garanties
défensives et offensives pour titiller l’ogre lyonnais.
La défense a prouvé en 2007/2008 sa solidité, surtout si Henrique
est épargné par les blessures. L’arrivée d’un défenseur polyvalent pourrait
donner plus de solutions et permettre aux joueurs du scapulaire de mener de
front la C1 et la L1. Alou Diarra a retrouvé un rôle de tour de contrôle devant
la défense qui lui permet de faire valoir toutes ses qualités athlétiques. Au
milieu, comme expliqué précédemment, beaucoup de liberté sont laissées. Si
Wendel, Alonso et Fernando étaient des titulaires réguliers, mais les arrivées
de Gourcuff et Gouffran vont modifier la donne. Laurent Blanc a parfois opté
pour un 4-1-4-1 qui permettait de densifier le milieu et qui donne plus de
places aux talents de l’entrejeu, mais ce système ne sied pas aux qualités de
ces attaquants : Chamakh dans un rôle de pivot, Bellion en deuxième
attaquant et Cavenaghi le finisseur qui terrifia les défenses de L1 à partir de
janvier.
Bref, 10 après la frappe décroisée de Pascal Feindouno au
Parc des Princes, Bordeaux possède les atouts (sur le papier) pour aller
chercher le titre.
… mais Lyon possède
encore une longueur d’avance.
Si en Angleterre on a coutume de dire que le titre se gagne
face aux petites équipes, le titre de Champion de France 2008 s’est gagné lors
des confrontations directes. 4 points ont séparés le champion lyonnais de son
dauphin bordelais. Or lors des confrontations directes, les Bordelais sont
repartis avec 0 points, 7 buts encaissés, pour 3 buts marqués (un partage des
points aurait permis à Laurent Blanc de réussir un exploit retentissant). Ces
froides statistiques occultent le magnifique match retour à Gerland, au cours
duquel les Girondins ont mieux joué que leurs adversaires. Mais le froid
réalisme des Lyonnais est ce qui a fait sa réussite ces cinq dernières années
(depuis que Monaco a baissé pavillon en fait).
La comparaison avec Lyon est d’autant plus défavorable aux
Bordelais que leur parcours en Ligue 1 s’est fait en laissant aux coiffeurs les
matchs de coupes, pendant que l’OL cravachait pour renverser une situation
compliquée en Ligue des Chamions et réalisait un doublé historique.
Large revue d’effectif d’avant-saison
Les trois matchs amicaux de préparation - contre Ajaccio
(2-1), Châteauroux (1-1) et Marseille (0-1) – ne donnent guère d’enseignements.
Laurent Blanc a aligné une équipe qui pourrait ressembler à son onze de départ
avant de faire entrer les jeunes. Ceci permet à des espoirs promis à un temps
de jeu famélique de se montrer (Ducasse, Marange, Trémoulinas). Ceux-ci n’ont
guère d’espoir de se montrer cette saison, même si Ducasse a montré qu’il avait
les qualités pour s’imposer en Ligue 1 (mais son profil est trop proche de
celui de Gourcuff ; un prêt d’une saison est envisageable).
Lors du dernier match (défaite face à Marseille 0-1, but de
Djibril Cissé), les 25 premières minutes ont mis en avant une maîtrise
technique supérieure côté girondin, avant que les entrées des jeunes bordelais
et le physique des Olympiens, en avance dans leur préparation (tour
préliminaire de C1 oblige), leur donnent l’ascendant.
Duel au sommet en vue
pour 2007/2008
Les départs de Micoud et Jemmali, dont les influences tant
sur le jeu que dans le vestiaire girondins n’étaient pas flagrantes, ne
devraient pas trop affecter l’équilibre trouvé en 2008. Les arrivées de
Gourcuff et Gouffran devraient apporter respectivement davantage de maîtrise
technique et plus de percussion. Si des doutes subsistent sur la capacité à
s’imposer de l’ex-Caennais, espérons que Gourcuff sache organiser le jeu et
montrer que son expérience milanaise lui a permis de gagner en maturité et en
volume de jeu. De manière générale, Bordeaux présente un visage équilibré entre
qualités athlétiques et techniques, expérience et fraîcheur… et surtout les
joueurs semblent soudés derrière un entraîneur et un objectif.
Si cette saison pouvait nous donner l’occasion de revivre
des émotions comparables à la « finale » de 2002 ou le sprint de fin
de saison de 2003 (voire 2004), on pourrait alors (soyons optimiste, c’est de
rigueur en début de saison) en finir avec les commentaires à l’emporte-pièce
des ‘déclinologues’ du football français sur le thème « la Ligue 1 est
nulle, moi j’préfère voir un match de Liga » - fonctionne aussi avec la
Premiere League et la Serie A, alors que tout le monde sait que la Bundesliga
offre le meilleur spectacle footballistique. [Jean-Charles Sabattier, sors de
ce corps !]
Pronostic : 2-1
Victoire bordelaise à la maison qui annonce le mano a mano
qui opposera Lyon et Bordeaux tout au long de la saison. Bordeaux a apporté des
retouches cosmétiques à son effectif et peut donc s’appuyer sur les acquis de
la saison dernière. Lyon a remanié son effectif et son encadrement, il lui
faudra un peu de temps pour trouver la formule pour mener le bolide olympique
en demi-finale de Ligue des Champions.